Mardi 17 novembre 2009 à 20h en la salle des concerts de la Cité de la Musique à Paris
Identités Hongroises
Orchestre du Conservatoire de Paris
Direction, Jean Deroyer
Jean-Efflam Bavouzet, piano
Franz LISZT ( 1811-1886)
- Hungaria
- Concerto pour piano n° 1
Zoltán KODÃLY (1882 - 1967)
- Danses de Galanta
Bela BARTÕK (1881- 1945)
- Suite de danses
C’est une généalogie hongroise qui est ici évoquée en pointillé par des œuvres qui, chacune à sa manière, saluent ou commémorent la tradition nationale.
Hungaria, esquissé dès 1848 et achevé en 1856, est un hymne tissé d’éléments folkloriques, exploitant largement la nostalgie du mode mineur et la virtuosité « tsigane » du violon soliste.
Kodály aussi, presque un siècle après (en 1933), rend hommage à la verve rythmique des orchestres tsiganes du village de Galanta. Quant à elle, la Suite de danses de Bartók, fut écrite pour célébrer le cinquantenaire de la fusion des villes de Buda et de Pest. Bartók précisait toutefois : « Chacune des danses a un thème original, qui n’a de populaire que l’allure. » Sorte de folklore imaginaire, donc.
Coproduction Cité de la musique, Conservatoire de Paris
Concerto pour piano et orchestre n° 1 en mi bémol majeur
Allegro maestoso
Quasi adagio – Allegretto vivace – Allegro animato
Allegro marziale animato – Presto
Composition : 1832-1835 ; révisions : 1839, 1849, 1853, 1855.
Dédicace : a Henri Litolff.
Création : a Weimar le 17 février 1855 par l’auteur, sous la direction de Berlioz.
Publication : 1855-1857.
Durée : environ 19 minutes.
Jusqu’a la version définitive de 1855, Liszt aura muri le Premier Concerto pour piano une vingtaine d’années, le révisant à mesure qu’évoluait sa conception du genre, qui aboutira au Deuxième Concerto pour piano en un seul mouvement (1861) et a un concerto a programme, Totentanz (1865).
En trois mouvements, mais soigneusement enchaînés, cette œuvre hybride montre plusieurs écarts par rapport à l’ordonnance traditionnelle du concerto. L’inclusion d’un scherzo (Allegretto vivace) relié au mouvement lent révèle une influence de la symphonie. Le retour du matériau du premier mouvement à la fin du scherzo et à la fin du finale donne à l’œuvre un aspect cyclique et renforce la cohésion de l’ensemble, le rapprochant du concerto en un seul mouvement. Le choix de bâtir le finale sur des motifs des mouvements antérieurs, modifiés selon le procédé devenu typique de Liszt de la transformation thématique, intensifie encore la relation des mouvements entre eux. La structure interne des mouvements est elle aussi traitée de manière souple, privilégiant la libre réénonciation des thèmes, dans une avancée poursuivie du discours, plutôt qu’une symétrie préétablie. Le Quasi adagio révèle quant a lui une influence du bel canto – peut-être a l’instar du Concerto pour violon n° 8 « Gesangsszene » de Spohr, alors très populaire. Cette structure originale confère a la musique une qualité discursive, soutenue par une orchestration nouvelle (triangle soliste dans le scherzo), et correspondant davantage a la lutte héroïque entre le soliste et l’orchestre. Le Concerto est dominé par l’empreinte rythmique et intervallique très forte du motif sur lequel il s’ouvre, confié à l’orchestre.
Le soliste s’affirme devant lui par la virtuosité (imposante, ou légère et méphistophélique) tout en se distinguant par son aptitude à la rêverie byronienne et au lyrisme.
© Extrait du programme de la Cité de la Musique
Cité de la Musique
OLC : Orchestre des Lauréats du Conservatoire
Avis de la Presse : Concertonet