Jean-Efflam Bavouzet : Guider l'oreille de l'auditeur
vendredi 21.11.2008, 05:09 - © La Voix du Nord Métropole lilloise
article de Jean-Marie Duhamel
Jean-Efflam Bavouzet Où le concertiste ne déteste pas s'amuser avec l'oeil du photographe |
LILLE PIANO [S] FESTIVAL |
Invité pour le concert d'ouverture ce soir (21 h) pour jouer Beethoven (le quatrième concerto) sous la direction de Jean-Claude Casadesus, puis un récital dimanche au conservatoire, le musicien, aujourd'hui l'un des solistes les plus demandés sur les scènes internationales, convient qu'il vit une année d'une curieuse densité. Au coeur de ses préoccupations, trois intégrales : Beethoven, pour l'enregistrement qu'il vient de commencer à Londres de l'intégrale des 32 sonates (neuf CD prévus), programme qu'il donnera en décembre à Pékin ; Prokofiev, avec les monumentaux cinq concertos qu'il jouera à Varsovie en mars prochain ; Debussy, dont il termine l'oeuvre pour piano. Les volumes deux et trois venant d'être distingués d'un Diapason d'or et d'un Choc de l'année du Monde de la musique ! Flatté et heureux. « Un enregistrement est toujours une photo de l'état présent, mais ce Debussy correspond absolument à ce que je voulais en ce moment. » Jean-Efflam Bavouzet va répétant qu'il est aujourd'hui « de nécessité absolue » que la forme du concert évolue. Il est par exemple un fervent partisan des petits mots d'introduction, lors des concerts, quand les conditions le permettent. Histoire « de servir de guide », « de prendre l'oreille de l'auditeur par la main ! », dit-il joliment. Il appartient, il est vrai, à cette catégorie de musiciens maîtrisant aussi bien les mots que les partitions. « Le temps des interprètes, solistes ou chefs, stars inaccessibles, est révolu », affirme ce musicien qui adore aller à la rencontre de son public. Le Lille Piano(s) festival commence ce matin : premier récital à 20 h (du jazz), concert d'ouverture à 21 h. |